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Les Mercedes de Paul Bracq
31 janvier 2009

La "Pagode" est assurément la

La "Pagode" est assurément la réalisation la plus populaire de Paul Bracq en tant que styliste d'automobiles; c'est elle qui a durablement marqué les esprits, la forme spectaculaire de son hard top devant lui donner le surnom qu'on connait.

Il est vrai qu'à la fin des années 50, la firme à l'étoile avait déjà recentré sa gamme de berlines autour d'une carrosserie unique à ailerons, seule la "Dora" (la 300 d) subsistant encore quelques mois comme voiture d'apparat.

La 230 SL devait, de la même manière, remplacer à la fois la légendaire 300 SL et la petite soeur qu'était la 190 SL. Finis le roadster de grand sport au comportement routier fantasque, viril, et la copie conforme pour Madame. On était même allé plus loin encore en ne proposant qu'une seule mécanique, qui ne devait pas subir d'améliorations fondamentales, si ce n'est deux augmentations de cylindrée successives.

Malgré cela, la 250 SL, puis la 280 SL, ne parvinrent qu'à remplacer l'une (on devine aisément laquelle...) sans arriver à faire oublier l'autre, et la fabrication s'acheva en 1971 pour laisser la place à un nouveau modèle, décliné en deux, puis trois cylindrées différentes.

Cette nouvelle voiture d'allure plus lourde devait néanmoins bien vieillir et faire une carrière extrêmement longue jusqu'à la fin des années 80, après avoir été particulièrement populaire dans de nombreuses séries télévisées américaines.

Ce n'est que plus récemment que Mercedes est revenu à produire deux roadster simultanément, le SLK étant un modèle moins sportif mais nettement plus abordable que l'exclusif SL animé par des six, huit, ou même douze clylindres.

La "Pagode" à laquelle nous nous intéressons ici est un modèle 1964, donc de la première série à moteur 2 litres 3. Elle avait été insérée dans une revue spécialisée d'annonces-photos que je lisais assidument avant de passer à l'internet. La photo était jolie, la voiture plutôt mal photographiée puisqu'à contre - jour, et le libellé de l'annonce très sommaire.

Tout ceci m'a permis d'obtenir une voiture à mille kilomètres de chez moi, l'honnêteté totale de mon interlocuteur m'ayant été également précieuse. Celle-ci n'avait d'égal que son désintérêt pour l'objet des convoitises dont il avait hérité avec son frère, et qui se serait vendu sur le champ s'il avait été décrit de manière précise...

J'avais néanmoins pu envoyer en éclaireur un collègue collectionneur de caravanes anciennes qui connaissait mon niveau d'exigeance, et qui m'avait confirmé que la voiture pouvait me convenir. L'affaire fut donc conclue au téléphone, et c'est par le train que je débarquai un beau jour de juin 2002 à Angoulême pour chercher mon nouveau jouet.

Je découvris une voiture dont le kilométrage ridicule (27000) était manifestement d'origine, mais qui avait été à l'abandon total d'entretien pendant longtemps... Ceci n'était pas pour me déplaire, nettoyer et faire reluire étant ma névrose obsessionnelle... Néanmoins, une fois le véhicule essayé, le trajet du retour promettait d'être d'être hasardeux!

La voiture n'avait pas la direction assistée, ce qui n'est pas banal quand une dame commande une telle voiture avec la boîte automatique. Le port du chignon l'avait également décidée à prendre sa 230 SL en configuration coupé avec le si joli hard top qu'elle ne ferait jamais démonter, mais sans la capote dont le bac de rangement m'apparut désespérément vide quand je l'ai ouvert... Le troisième siège devait alors permettre à mon vendeur d'y prendre place à une époque où il portait des culottes courtes...

Des pneus rechapés dans un état pitoyable, un pare-brise fendu par une tuile tombée sur la voiture lors de la fameuse tempête du siècle, m'ont eux aussi permis de négocier le prix de vente à la baisse avant de prendre la route du retour.

Les freins fonctionnaient de manière très approximative, tout comme la jauge à essence qui était au plus bas... A la première station service, j'ai pu constater que le col de remplissage du réservoir était complètement rouillé de l'intérieur, que faire le plein revenait à gâcher du carburant, ce qui m'a décidé à rallier plutôt Royan, des amis y ayant une propriété où je pouvais laisser la voiture si toutefois elle consentait à fonctionner jusque là!

C'est avec le train, dont un boogie couinait sans arrêt, que je suis retourné à Strasbourg. Ma passagère de compartiment m'avait fait remarquer avec à-propos qu'il ne pouvait en être autrement, le jour de la fête de la musique!

C'est avec une remorque-plateau que je suis finalement revenu chercher le beau roadster SL, pour le déposer ensuite chez un ami garagiste qui s'est occupé de sa remise en état.

Que du classique du côté des pièces remplacées: un réservoir d'essence, une jauge à carburant, des flexibles de freins, des cylindres de roue AR, un mastervac, un émetteur et un récepteur d'embrayage, une pompe à eau, quatre amortisseurs, des silent-blocs de train AV et moteur, une ligne d'échappement, une batterie, des pneus Michelin à bourrelet protecteur et les quatre flasques de roue neufs qui contribuent tant à l'allure de ce modèle.

Il fit, cette année là, bonne figure au concours d'élégance de Baden Baden, avant que je ne la cède à un marchand bruxellois de Mercedes anciennes en l'échange d'une 300 SE L 6.3... Mais ceci sera l'objet d'une autre histoire...

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Commentaires
Les Mercedes de Paul Bracq
  • La mercedes du miracle économique allemand fut le révélateur de ma passion pour les belles automobiles. Les modèles esthétiquement les plus réussis de cette période ont un dénominateur commun: Paul Bracq, styliste de renommée mondiale.
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